re·wor·l·ding

Langage inclusif dans l'espace public, vieux stéréotypes, nouveaux imaginaires : une newsletter pour cultiver son esprit critique en décryptant les mots qui nous entourent.

image_author_Alicia_Birr
Par Alicia Birr
Partager la newsletter :

Langage inclusif dans l'espace public, vieux stéréotypes, nouveaux imaginaires : une newsletter pour cultiver son esprit critique en décryptant les mots qui nous entourent.

En 2021, j’ai lancé re·wor·l·ding, un site Internet (n’ayons pas peur des mots, un blog) et un compte sur Instagram et LinkedIn, avec une mission : déconstruire le langage pour reconstruire un monde juste et divers, en encourageant un regard critique sur les mots du quotidien et la pratique d’un langage précis et inclusif.
Pourquoi ? Parce que nous utilisons au quotidien une langue qui contribue à invisibiliser les femmes et renforcer les stéréotypes de genre, mais pas que (et ce n’est même pas moi qui le dis).

J’écris des articles longs pour parler de avec précision de sujets qui me paraissent intéressants, de manière accessible et pédagogique. Le manifeste de ce projet vous expliquera ce qui m’a motivé et ces quelques articles vous donneront une idée du contenu que je développe.

🙋🏽‍♀️ Égalité professionnelle : cette méthode simple et gratuite pour recruter plus de femmes

🕵🏻‍♂️ Masculin générique ou spécifique : le mystère de la pub Monoprix

👩🏻‍🏫 Pourquoi je dis : langage inclusif

🧑🏾‍🔬 Expérimentations inclusives : quand l’exception fait sensation

Cette newsletter est une extension, un nouveau canal de diffusion qui s’adressent à toutes et à tous, et intéressera peut-être particulièrement les gens qui travaillent dans la communication, car je puise de nombreux exemples dans la publicité, parce qu’elle est partout autour de nous et que c’est aussi un objet social et culturel. Si vous voulez en savoir plus sur ma démarche, je vous invite à lire la newsletter #0 Si la parole est une arme, allons-y la fleur au fusil” .

Vous pouvez aussi suivre re·wor·l·ding sur Instagram et sur LinkedIn

Bonne lecture !
Alicia

Alicia Birr

cover-img

Un des éléments fondamentaux pour cultiver son regard critique sur les mots est de toujours avoir en tête où se situe celle ou celui qui écrit : notre âge, notre genre, notre passé, notre présent, nos conditions de vie influencent évidemment ce que nous ressentons, pensons et comment nous l’exprimons avec des mots (si même on parvient à l’exprimer, soit parce que l’on manque des mots pour le faire ou que l’on n’a pas d’espace où rendre publics, visibles ces mots).

Aussi, il me semble inconcevable de contribuer à cette vaste entreprise d’éducation par la déconstruction du langage sans dire où moi, je me situe.
Je suis une femme blanche, cisgenre, hétérosexuelle, en couple, mariée, mère de trois enfants, dans ma quarantaine, vivant à Paris, doublement diplômée dans des cursus dits prestigieux, ancienne cadre dans une entreprise multinationale, aujourd’hui indépendante, je suis privilégiée.
Je suis une femme qui a été témoin de violences sexistes depuis son enfance, qui a été harcelée, qu’un homme a tenté d’agresser dans le métro sans que personne n’intervienne, qu’on a traitée de conne en réunion, qui a subi des violences obstétricales.
Je suis une femme féministe, qui a milité dans une association LGBTQI+, qui a été hôtesse d’accueil à la Défense, qui a créé, dirigé puis fermé son entreprise, qui adore l’école, qui aime beaucoup parler en public et former les gens, qui coache d’autres femmes.

Récemment, j’ai réfléchi à la notion de syndrome d’imposture et j’ai décidé de bannir cette expression de mon vocabulaire. Il y a plein de raisons que je pourrais invoquer pour délégitimer ma position : que je ne suis pas linguiste ou que je n’ai jamais été créa dans une agence de com. Mais il y a quelques temps j’ai entendu Aurélien Barrau, astrophysicien et philosophe, parler de sa propre légitimité à s’exprimer sur les questions écologiques, dont il n’est a priori pas expert sur le papier. Aux critiques qui cherchent à déligitimer son discours, donc, il répond simplement : “Mais je m’en fous, je sais que ce que je dis est intéressant”. Et j’ai décidé que pour moi, c’est pareil.

J’ai même envie de dire que c’est parce que je ne suis pas linguiste que ce que j’écris est intéressant : parce que c’est ancré dans le concret de mon quotidien, parce que c’est dit avec des mots accessibles (en tout cas, j’espère). Et que c’est nourri par mes expériences personnelles et professionnelles : j’ai travaillé dans la musique, dans la mode, dans les médias, chez Google, en tant que coach, productrice évènementielle, j’ai travaillé avec des bouts de ficelles et des moyens dispendieux, je suis retournée deux fois me former pour compléter ma formation initiale en sciences politiques.

Aujourd’hui, tout ça s’articule, les points se relient, et je donne du sens à mon parcours sur le vaste terrain de jeu du langage inclusif avec re·wor·l·ding, qui se veut à la fois un espace pédagogique de création de contenu accessible à toutes et à tous, et un véhicule pour faire de la formation et du conseil en communication inclusive dans les entreprises, ainsi que du coaching en management et leadership inclusif.

Vous pouvez aussi me suivre sur LinkedIn.