Dans cette newsletter, oui on parle Pokémon mais surtout je vous propose une matrice pour mieux vous repérer dans la jungle des outils du langage inclusif et faire des choix stratégiques. J'analyse 7 exemples d'écriture inclusive. J'annonce les prochaines dates de formation. Et en bonus : 3 reco culturelles totalement mind-blowing.
« Comment écrire en écriture inclusive » : quand on fait cette recherche sur Internet, on tombe sur de nombreux articles qui détaillent les règles de l’écriture inclusive (moi, je préfère parler de conventions), listent les outils disponibles et proposent des exemples d’écriture inclusive, souvent de simples phrases qui passent du masculin dit générique à une version avec point médian ou mots épicènes.
Tout cela est très bien (et nécessaire) mais il manque souvent à ces articles une vue plus holistique des différentes techniques du langage inclusif (formulation que je préfère à écriture inclusive) qui permette de mieux comprendre les différences entre ces outils et de faire des choix stratégiques.
Cette matrice, je l’ai créée pour vous (avec l’aide de mon fils de 11 ans, vous allez comprendre).
Je dis souvent que le langage inclusif, c’est comme une boîte à outils.
Quand on veut construire une table, on n’utilise pas qu’un marteau. On utilise aussi une scie, un tournevis, et j’en passe.
Pour créer un texte ou un discours en inclusif, c’est pareil : on n’utilise pas qu’une seul outil, comme la ponctuation ou les doublets.
Utiliser les bons outils permet d’avoir une table jolie et stable. De même, utiliser la palette des outils du langage inclusif permet d’obtenir un texte agréable à lire et efficace.
Mais tous les outils ne produisent pas les mêmes effets.
Alors comment les choisir ?
Il faut partir du contexte dans lequel le texte sera reçu : on ne va pas s’exprimer de la même manière dans un email à sa famille ou une présentation pour des client·es.
Il est alors utile de se poser ces 2 questions :
Quelle est mon audience ?
Est-ce que les gens à qui je m’adresse ont l’habitude de voir des textes en inclusif ou pas ?
Est-ce un groupe militant ou une audience dont je ne connais pas du tout les valeurs ?
Quel est mon objectif ?
Je ne veux pas exclure les femmes en choisissant des formulations qui neutralisent ou je veux leur donner encore plus de visibilité ?
Répondre à ces questions permet de choisir l’outil le plus pertinent dans un contexte donné et de varier d’utilisation en fonction de :
son objectif de visibilisation des femmes : neutraliser, égaliser, visibiliser, réinventer.
Parce qu’on sait que toutes les formes de langage inclusif n’ont pas la même efficacité pour créer des représentations mentales féminines (par exemple, les épicènes sont moins efficaces que les doublets)
la réaction anticipée de l’audience : adhésion facile ou résistance probable.
Parce qu’on sait que certaines formes de langage inclusif (et surtout d’écriture inclusive) sont plus consensuelles que d’autres. Typiquement, le point médian crée beaucoup de résistance là où la féminisation des noms de métiers est largement acceptée.
Pour vous aider à vous repérer, j’ai créé un outil d’aide à la décision.
C’est une matrice d’évaluation des outils du langage inclusif. Ou Evoli.
Comme le Pokémon Evoli qui a la capacité d’évoluer vers tous les types de Pokémon en fonction de son environnement (vous comprenez pourquoi j’ai demandé de l’aide à mon fils, maintenant ?).
Cette matrice classe les principaux outils du langage inclusif sur 2 axes :
leur efficacité pour créer des représentations mentales féminines
leur adhésion ou résistance anticipée en fonction de leur caractère plus ou moins identifiable comme étant des outils du langage inclusif.
Sur cette matrice, vous voyez comment se positionne chaque outil du langage inclusif.
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